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LE MARCHÉ DU TRAVAIL S’OUVRE AUX RÉFUGIÉS

Par Henri Brissot, journaliste à la rédaction de Blois de la Nouvelle République

Publié le 17 septembre 2019 sur le site internet de La Nouvelle République

Autour de l’ASLD, de nombreux partenaires pour accompagner 150 réfugiés dans leur parcours professionnel. Hesham et Youssef ont été recrutés par Burger King. © Photo NR


Originaires de Syrie, Hesham et Youssef, deux frères, suivent une formation qui va bientôt déboucher sur un emploi dans la restauration.



Hesham (22 ans) et Youssef (20 ans), deux frères, sont nés en Syrie où ils ont grandi. Jusqu’à ce que la guerre ne ravage leur pays à partir de 2011 et ne fasse d’eux des réfugiés. Quatre ans plus tard, ils font partie des 500.000 Syriens qui prennent le chemin de l’exil durant la seule année 2015. Depuis la fin de la Seconde Fuerre mondiale, jamais on n’avait connu un flux migratoire d’une telle ampleur. Avec leur famille, ils réussissent à traverser la Méditerranée. D’abord pris en charge par une structure des Alpes-de-Haute-Provence, c’est à Blois qu’ils vont entamer leur nouvelle vie.


Un retour en Syrie étant exclu, ils suivent le long dédale que connaissent bien les migrants : statut de primo-arrivants, contrat d’intégration républicaine, formation civique et linguistique. Mais quand l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) leur accorde le droit d’asile, ils se retrouvent en position de franchir une étape cruciale dans leur parcours d’intégration : entrer sur le marché du travail.


Répondre aux besoins des entreprises

Hasard du calendrier, fin 2018, la ministre du Travail Muriel Pénicaud lançait un nouvel appel à projets pour l’intégration professionnelle des réfugiés. En début d’année, elle dévoilait les noms de 18 lauréats. Parmi eux, l’Association de soutien et de lutte contre les détresses (ASLD), chef de file du projet mais accompagnée de plusieurs partenaires (Pôle emploi, Job 41, Région, A Lire, Emmaüs Blois, École de la deuxième chance, CPME, BTP CFA, CFA interprofessionnel, Insereco 41, Soliha, Medef, Missions locales, Cria, Biosolidaire). L’État qui apporte 80 % des financements a prévu une enveloppe de 15 millions d’euros pour un programme qui vise entre 4.000 et 5.000 personnes sur l’ensemble du territoire dont 150 pour le projet de l’ASLD.


Ainsi est née la « plateforme d’intégration des compétences professionnelles des bénéficiaires d’une protection internationale ». Composée de cinq salariés, sa mission consiste à mettre en place des partenariats avec les entreprises. « Nous accompagnons les personnes tout en nous mettant en adéquation avec les besoins des employeurs » détaille Sandrine Fontaine, directrice de l’ASLD.


Dans l’agriculture, l’hôtellerie et la restauration, il existe des emplois non pourvus. Lorsque la plateforme a contacté Maxime Razou, responsable du nouveau restaurant franchisé Burger King qui va bientôt ouvrir à la place du Quick à Cap’Ciné, ce dernier a aussitôt dit banco. « Nous recherchons avant tout des personnes respectueuses, volontaires, motivées et ponctuelles capables de s’intégrer dans nos équipes. Peu importe la qualification. Ce dispositif nous apporte une aide bienvenue. »


Huit réfugiés suivent actuellement une formation. Parmi eux, Hesham et Youssef. Début octobre, ils feront partie des salariés du restaurant Burger King. Une immersion totale qui va grandement les aider à tourner la page. « Avant, les réfugiés étaient un peu noyés dans la masse » relève un salarié de la plateforme. « Avec ce dispositif, nous sommes plus réactifs et les employeurs sont rassurés. »

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