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BLOIS. UN CHANTIER D'INSERTION "VITICULTURE" POUR FORMER DES RÉFUGIÉS

Par Catherine Simon, journaliste responsable de la rédaction de Loir-et-Cher de La Nouvelle République

Publié le 3 octobre 2019, sur le site internet de la Nouvelle République

Le préfet de Loir-et-Cher et de nombreux partenaires ont assisté à la signature des contrats d’embauche des 8 réfugiés du chantier d’insertion viticulture à Blois lundi.
© Photo NR

Répondre aux besoins de main-d’œuvre et fournir aux réfugiés les moyens d’une insertion durable, sont les objectifs de ce chantier viticulture.

Soudan, Afghanistan, Erythrée : l’un après l’autre, les huit hommes âgés de 20 à 40 ans qui défilent ce lundi soir pour signer leur contrat d’embauche au sein de l’association Bio Solidaire répondent à l’interrogation du préfet sur leur pays d’origine. Ces réfugiés, ayant obtenu à Blois le droit d’asile, sont désormais salariés d’un chantier d’insertion « viticulture » qui débute ce mois d’octobre. Pendant 8 mois, ils vont alterner formation technique au lycée viticole d’Amboise et périodes de stages, pour devenir des ouvriers viticoles, susceptibles de répondre aux besoins des exploitations locales.


La particularité de ce chantier d’insertion, c’est que ces réfugiés vont pouvoir bénéficier d’un accompagnement social pendant un an, facilitant leur intégration dans le monde du travail et plus largement, dans la société. 

« Depuis 2017, les services de l’État se sont mobilisés pour trouver des solutions d’insertion professionnelle des réfugiés, en ciblant le secteur agricole lui-même très demandeur de main-d’œuvre, rappelle Evelyne Poireau, directrice adjointe à la Direccte (*), il y a notamment eu une première expérience d’emploi de saisonniers en maraîchage chez Marionnet, puis un premier chantier d’insertion viticulture l’an dernier. Les enseignements qu’on en a tirés nous ont conduit à imaginer un dispositif pour mettre en place cet accompagnement, indispensable à la réussite des actions d’insertion. »


Portée par l’ASLD, la plateforme d’intégration des compétences professionnelles bénéficie de financements publics, principalement de l’État, pour trois ans. 

« Elle permet de travailler de manière collaborative avec des partenaires aussi divers que le Medef, Bio Solidaire, Pôle emploi, les missions locales, le conseil départemental, les services de l’État, souligne Sandrine Fontaine, directrice générale de l’ASLD, pour mettre en œuvre tout ce qui permettra une insertion professionnelle durable. »


Car les freins sont divers, et parfois constituent de véritables casse-têtes, logement et mobilité en tête. « Pour que les réfugiés, qui habitent Blois, puissent se rendre au lycée viticole d’Amboise, nous avons dû leur apprendre à prendre le train avec un vélo, témoigne par exemple Thomas Dubour, de l’ASLD, ça n’avait rien d’évident ! » 

Apprentissage du français, maîtrise des codes sociaux, font aussi partie des facteurs de réussite. Tout autant que de trouver des exploitations prêtes à faire l’effort de loger leurs stagiaires, et à s’investir dans ce processus d’insertion. 

« Si les entreprises ne changent pas un peu leur point de vue et n’y mettent pas du leur, elles ne résoudront pas leurs problèmes de main-d’œuvre, confirme Catherine Maucourant, directrice de l’agence Pôle emploi Blois gare, dans le secteur agricole comme ailleurs. » A bon entendeur…


(*) Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi.

Repères

> Un premier chantier d’insertion viticulture s’est déroulé du 1er octobre 2018 au 17 mai 2018, sous l’égide de Bio Solidaire, et a employé 9 réfugiés.
> Plusieurs périodes de stages dans des exploitations ont permis aux réfugiés d’avoir une idée du travail dans les vignes en conditions réelles.
> Les entreprises se sont déclarées globalement satisfaites du travail effectué, et les stagiaires ont obtenu à l’issue du chantier une attestation de compétences.
> 4 de ces personnes ont trouvé un emploi dans une exploitation viticole, en contrat court dans un premier temps, avec prévision de CDI, dans les entreprises Le Clos du Tue-Bœuf aux Montils, le Domaine des Grandes Espérances à Mesland, La Taille aux Loups à Montlouis et Brice Denay à Amboise.
> 2 personnes travaillent pour une entreprise de prestation de services viticole dans l’Indre-et-Loire.
> 1 personne est en recherche d’emploi dans la viticulture et 2 personnes ont des projets professionnels dans d’autres domaines.

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